For the third year in a row, the three UN development agencies based in Rome - The FAO (Food & Agriculture Organization), WFP (World Food Program) and IFAD (International Fund for Agricultural Development) joined forces to publish a report on food security. This represents undeniable progress. Launched on October 10, World Food Day, the report highlights price volatility that is subject to dramatic surges and may continue skyrocketing for at least the next decade. It would be good for producers to have fertilizers, seeds, infrastructures and policies to support the farming industry but that is far from being the case. The crisis is also slightly cutting into the amount of development aid provided. G8 major economies have erected new tariff barriers to protect their own producers and provided $125 billion to support them. The need for biofuels presents new competition for traditional food-producing farming. The reports makes such claims but without offering alternative solutions, simply repeating the same litany year after year.
Another issue is the statistical breakdowns given for starving populations. Here again, vagueness is the rule. The three organizations cite more than one billion hungry people at the end of 2009. They announced it with much fanfare during the World Day Summit in Rome but in this year's joint report, they state that the undernourished account for only 925 million. All the same, a 75 million drop in one year is clearly a doubtful statistic given that such information is only based on estimations from nutritionists.
An important investigative mechanism is in progress to improve the methodology by calling on market mechanisms, food product access, real household expenditure, diet etc. The results will be made public at a scientific symposium expected to take place in Rome in January 2012. Until then it is important to put the recent announcements into perspective, notably those relating one of the targets of the Millennium Development Goals (MDG), to halve the number of people suffering from hunger by 2015. That number reached 850 million at the start of the century. Unfortunately and needless to say, the progress made by the International community is not worth commenting on.
There is a need to deplore the extreme timidity with which countries have confronted the the threat of growing desertification. According to the data recently published at the UN scientific conference taking place in Changwon, South Korea, 12 million hectares of the world’s arable land are lost every year. This is comparable to losing South Africa’s surface area every ten years. Why then, ritually and periodically proclaim at World Food Summits that the agricultural production will have to rise of 70% before 2050 in order to feed the world’s population? That population will reach 9 billion by that time if these conferences continue to succeed one another without achieving any tangible results. If there is no effective action, no major investment, no innovative policy at the international level to stop this creeping desertification and encourage green economy.
Pour la troisième année consécutive, les trois agences de développement de l’ONU basées à Rome – FAO, WFP et IFAD -- publient un rapport commun sur l'insécurité alimentaire dans le monde. C’est un progrès indéniable. Dans cette parution datée du 10 octobre 2011, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation, le rapport met surtout l’accent sur la volatilité de prix agricoles qui s’envolent et devraient rester à un niveau élevé pendant au moins dix ans. Ce devrait être une bonne nouvelle pour les producteurs. Encore faudrait-il qu’ils disposent d’engrais, de semences, d’infrastructures et de politiques commerciales de soutien à l’agriculture.
C’est loin d’être le cas. La crise rabote l’aide au développement. Les pays riches du G8 érigent des barrières tarifaires et autres pour protéger leurs propres producteurs et consacrent 125 milliards de dollars pour les soutenir. Les biocarburants font concurrence aux cultures vivrières traditionnelles. Tout cela, le rapport le dit. Mais sans dénoncer de telles pratiques, ni offrir de véritables alternatives. On a l’impression d’assister à une litanie compassée de griefs que l’on répète d’année en année.
Autre problème : le décompte des affamés sur la planète. Là encore, c’est le règne de l’imprécision. Les trois organisations en recensaient plus d’un milliard fin 2009. Elles l’avaient annoncé avec fracas, lors du Sommet mondial de l'alimentation de Rome. (World Food Summit). Dans le rapport de cette année, on apprend au détour d’un chapitre que les êtres humains sous-alimentés n’étaient plus que 925 millions l’année suivante. Soit tout de même 75 millions de moins. Il est permis de douter de la précision de telles statistiques. Rappelons que le décompte des affamés repose essentiellement sur les calculs des nutritionnistes. Une vaste enquête est en cours pour en améliorer la méthodologie en faisant appel aux mécanismes de marché, à l’accès aux produits alimentaires, aux dépenses réelles des ménages, à leur régime alimentaire, ainsi de suite. Les résultats en seront rendus publics lors d’un symposium scientifique prévu à Rome en janvier 2012. D’ici là, il conviendrait de relativiser toutes les annonces. En particulier sur l’objectif du Millénaire de diviser par deux d’ici 2015 le nombre des affamés, qui étaient 850 millions au début du siècle. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les progrès effectués depuis ne sont pas tels que la Communauté internationale puisse s’en féliciter.
Il convient aussi de déplorer l’extrême timidité avec laquelle les pays affrontent le problème crucial de la désertification. Selon des données publiées lors d’une conférence scientifique de l’ONU qui se tient en ce mois d’octobre 2011 à Changwon (Corée du Sud), douze millions d’hectares de terres arables sont perdues chaque année dans le monde. L’équivalent de la superficie de l’Afrique du Sud tous les dix ans.
A quoi bon proclamer, comme le font rituellement les sommets alimentaires mondiaux qui se succèdent sans résultats tangibles, que la production agricole devra augmenter de 70 % d’ici 2050 pour nourrir une population qui atteindra alors neuf milliards d’être humains. Si aucune action efficace, aucun investissement majeur, aucune politique innovatrice n’est mise en oeuvre au niveau planétaire pour freiner cette désertification et encourager la "green economy".
(Photo ©FAO/Rocco Rorandelli)
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